Un jour en méditant, j’ai réalisé que j’avais deux voix dans ma tête.
Ça peut paraître fou dit comme ça, mais je suis sûr que c’est également le cas pour la plupart d’entre vous.
Mon nom est Vlad et ceci est la première édition de ma newsletter “Into the Wise”.
1) Un chapitre toutes les deux semaines sur un sujet de la vie (bonheur, ambition, ou travail par exemple) traité sous l’angle de la conscience de soi et de la paix intérieure.
2) Un haïku
3) Mes lectures du moment
4) Peut-être plus, qui sait.
En observant mes pensées, j’ai réalisé que j’avais deux voix dans ma tête :
1) Une voix naturelle et intuitive, celle de mes pensées.
2) Une voix rationnelle qui cherche à les dompter.
Typiquement :
1) “Ok, alors, dans 2 heures j’ai un appel avec X, il faut que je prépare ça. Je vais lui dire ça, ça et ça. Si jamais elle dit ça, je répondrai ceci.”
2) “Arrête de préparer ta conversation, ça ne sert à rien, tu verras bien sur le moment !”
Je suis certain que vos pensées se sont déjà articulées de cette manière.
La première va développer. Ce sont les pensées en roue libre, ce qui se passe dans votre tête naturellement.
La seconde va rationaliser. Elle va poser les pour et les contre, intellectualiser, ordonner. Elle va littéralement donner des ordres. Elle force.
Cela faisait quelques mois que j’avais compris cette dynamique interne.
Il y a quelques jours, je suis allé plus loin et j’ai enfin saisi le sens de celle-ci.
La voix naturelle est le vrai moi.
La voix rationnelle est le moi que j’aimerais être.
Je l’ai compris en observant la seconde voix.
Elle tutoie la première. Elle lui dit quoi faire.
Comme deux “personnes” différentes.
Ces deux identités sont déconnectées l’une d’entre elle. Elles sont constamment en conflit.
Le second moi n’accepte pas et n’aime pas le premier. Il en veut toujours plus. Il veut toujours être plus parfait. C’est ce qui fait que je doute, que j’ai du mal à m’aimer, que j’ai peur du futur. Une partie de ma conscience est uniquement projetée vers ce que je pourrais être et non vers ce que je suis.
L’une des pistes explicatives que j’entrevois est l’influence de mon éducation religieuse (orthodoxe). La confession dominicale m’impose de penser à mes péchés toutes les semaines et les avouer au prêtre. Cette quête d’humilité louable engendre néanmoins un rapport complexe avec le soi. On veut toujours devenir meilleur : généreux, attentionné, courageux, patient. C’est un désir que de vouloir ce changement. On a alors tendance à moins s’accepter tel que l’on est.
Ma première quête identitaire a eu lieu il y a 6 ans lorsque j’ai décidé de partir en échange universitaire à Moscou.
Je suis né en Russie, arrivé en France à l’âge de 3 ans.
Je parlais russe à la maison. Mon éducation culturelle parentale était russe.
Dès que j’allais jouer chez un ami français, j’avais l’impression d’être dans un autre monde.
Je me suis toujours senti russe, étranger dans un pays différent de ce que je connaissais à la maison.
Je n’y ai pourtant jamais vécu. Je n’y allais qu’en vacances histoire de rendre visite à ma famille. Il était temps d’y vivre, même si ce n’était que pour 6 mois.
“Qui suis-je ? Russe ? Français ?”
C’est la réponse que je cherchais.
Et je l’ai trouvée.
J’ai bien compris sur place que je n’étais pas comme les “vrais” russes que je rencontrais. J’étais différent. Ils voyaient en moi un français. Ils me disaient même que j’avais un accent. Je ne le prenais pas forcément bien.
Plus le temps passait, plus la réponse se révélait tout naturellement à moi.
Il n’y avait pas de choix à faire.
Je suis russe ET français. Tout simplement.
C’est ça mon identité.
Je suis persuadé que la réponse est la même pour cette histoire de voix intérieure. Je ne dois pas choisir entre la personne que je suis et celle que je veux devenir.
J’ai décidé de :
Continuer à observer mes pensées. Adopter une posture extérieure permet de les voir. Comme un avion. Quand tu es dedans, tu n’en ressens pas le mouvement. Quand tu vois l’avion de l’extérieur, tu le vois bel et bien bouger. J’observe les mouvements de ma pensée.
Réconcilier les deux voix. Ne plus tutoyer la voix naturelle. Dire “je”. Petit à petit, elles vont se synchroniser pour ne devenir qu’un. Un seul moi.
Ne pas forcer les choses, ne pas désirer pas le changement. Se voir tel que l’on est est la plus grande des avancées.
Au lieu de faire face à qui nous sommes vraiment, nous nous perdons dans ce que nous souhaitons devenir.
Mes lectures du moment
Le sens du bonheur de Jiddu Krishnamurti
The Tail End de Tim Urban
Personal values: how knowing yourself can guide your actions de Anne-Laure Le Cunff
Goals vs. Systems de Scott Adams
Not even wrong: predicting tech de Benedict Evans
Le reflet est identique
Eau devenue claire
Impuretés déformatrices.
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Ce sera ma manière à moi de jauger son succès.
Le but de cette newsletter est d’apprendre tous ensemble. Moi le premier. Donc si tu as des remarques, avis, ressources à partager, fais le en commentaire.
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Merci :)
Très sympa ! Tu devrais t'intéresser à la méditation Vipassana, je pense que ça pourrait te plaire. Je te conseille le livre "L'art de Vivre" de William Hart, si tu souhaites commencer à t'intéresser aux concepts derrière cette méditation.