Il y a liberté de mouvement avec laquelle nous sommes tous familiers. La liberté dont nous jouissons vivant dans une démocratie au 21ème siècle.
Or, malgré cette liberté apparente, nombreux sont ceux qui ne se sentent pas profondément libres. Leur choix ne sont pas les leurs.
Je parle d’une liberté d’être.
Le rapport à l’environnement
Quelle est la réponse automatique à la contrainte ? Le changement.
Changer de partenaire, de job, de lieu de vie.
Changer pour trouver la liberté est instinctif.
Le sentiment de liberté qui découle du changement est pourtant bref. Il s’estompe en un rien de temps lorsque le nouvel environnement devient pesant à son tour. Il faut alors changer à nouveau.
Changer pour changer. Il y a sûrement mieux à faire que de tourner en rond toute sa vie sans régler le problème de fond.
Bien sûr, parfois, il faut changer de partenaire et de job, mais ces dimensions externes ne devraient en aucun cas déteindre sur notre sentiment de liberté. Car la liberté est en soi. Elle est déjà là, à chaque instant.
Un prisonnier peut se sentir beaucoup plus libre qu’une cadre à 100k par an.
Le prisonnier peut être certain, au fond de lui, que quoi qu’on lui fasse, personne ne lui enlèvera sa liberté. Alors que la cadre peut se sentir contrainte par tout ce qu’elle a construit dans sa vie. Par ses choix précédents et les pressions sociales. Elle ne sait même pas ce qu’elle veut.
C’est une liberté vis-à-vis de soi qui est nécessaire. Savoir ce qu’être libre signifie pour soi et être intransigeant. Ne pas laisser les diktats des autres nous atteindre. Qui que ce soit. Quels qu’ils soient.
Tu veux travailler 80h par semaine? Ok, tant que c’est vraiment ce que tu adores faire au jour le jour.
Tu veux avoir des enfants ? Ok, tant que c’est ce que tu veux au plus profond de toi.
Tu veux vivre au sein d’une communauté alternative ? Ok, tant que ce mode de vie résonne avec tes convictions.
Le mirage de l’optionalité
L’autre chemin pour ne pas “s’enfermer” est de recourir à l’optionalité. Prendre une route pavée de multiples carrefours et non celle qui mène à une impasse.
Diversifier ses options est parfois sensé, mais notre obsession de l’optionalité peut se retourner contre nous. Au lieu de se pencher sur ce qu’on veut et faire le travail difficile qu’est l’introspection, on se contente de prendre des options. On devient alors des professionnels de l’optionalité à défaut d’être des professionnels de quoi que ce soit d’autre. On prend l’école de commerce, on prend le conseil, on ne s’engage jamais.
Plus on est habitués à choisir la voie qui nous donne le plus d’options, plus c’est dur d’arrêter.
Trouver sa conviction est un effort à faire. S’engager ensuite est le bon risque à prendre. Celui qui ne laissera pas de regrets.
Au travail.
Personne ne naît libre en ce monde. On naît tous configurés. Par notre apparence, notre lieu de naissance, nos parents. On doit tous travailler sur soi pour l’atteindre.
On dépend des autres pour être heureux.
On dépend de l’image qu’on les autres de nous pour être heureux.
On dépend de l’image que l’on pense que les autres ont de nous pour être heureux.
C’est le désir d’être quelqu’un de différent de notre soi actuel qui entrave notre liberté.
Pour moi, la liberté c’est abandonner toutes les choses que je veux que l’on remarque à mon sujet et c’est dicter mon propre temps.
Il vaut mieux avoir tort en étant libre qu’avoir raison en étant nchaîné.
Mes lectures du moment
La Libération par l’action de Jiddu Krishnamurti
J’ai découvert Krishnamurti cette année, et c’est sûrement le penseur qui m’a le plus influencé dans ma vie. Tout simplement :)
Il met des mots sur des sentiments que je n’avais jamais réussi à formuler. Il pose les nuances nécessaires. Il pense logiquement en partant de soi et non des autres. Ce livre est une ode à l’action réfléchie et pure.
The Anti-Calculator de Luke Burgis
Une bouffée d’air frais dans un torrent de plannification. Cet article raconte l’histoire d’une visite de Tarquinia et de ses vestiges étrusques. Mais pas que. C’est une éloge de la flânerie. Un exemple de la sagesse que cet article exprime : “(People) think that if they don’t have input, they can have no output.”
Living Like Weasels de Annie Dillard
Une merveille. L’expression même de la sublimation de l’anodin ou comment prendre un événement quelconque et en faire une aventure.
Bonus :
J’ai décidé d’écrire davantage sur l’une de mes passions : l’Histoire. J’ai écrit et publié un thread sur le Château de Chambord. Je vous invite à découvrir l’histoire, les caractéristiques et anecdotes de cette merveille architecturale du 16ème siècle.
Bonus 2 :
J’ai lancé un compte Twitter anonyme de poésie. Si vous y êtes sensibles, n’hésitez pas à le suivre :)
Un lièvre rêveur.
Un oiseau sur une branche.
Qui vole ?
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